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Burkina Faso : Autosuffisance alimentaire à l’échéance 2027, les assurances du Président des semenciers du Burkina

Occupant plus de 85% de sa population, l’agriculture au Burkina Faso n’arrive pas à assurer une autosuffisance aux 23 millions de burkinabé. Un contraste, au regard du potentiel qu’affiche le pays. Il faut inverser la tendance disent les autorités de la transition à travers l’offensive agricole pour l’autosuffisance alimentaire, initiative présidentielle. Pour bien comprendre ce défi, nous avons interrogé le Président de l’union nationale des producteurs semenciers du Burkina, Monsieur Inoussa OUEDRAOGO.

Cheriff Coulibaly : les autorités burkinabé annoncent pour 2027, l’échéance pour l’autosuffisance alimentaire. Au-delà de l’engagement politique, que devons –nous comprendre par cet objectif ?

Inoussa Ouédraogo : Je pense qu’il faut déjà saluer cet objectif. Il tire toute sa légitimité dans l’offensive agricole pour l’autosuffisance alimentaire, une initiative présidentielle. Au-delà de l’objectif, c’est une vision qui traduit le degré d’engagement du Chef de l’état, le capitaine Ibrahim Traoré.

En tant qu’acteur du monde agricole, le défi de l’autosuffisance alimentaire en 2027 est réalisable. En rappel le père de la Révolution d’aout 1983, le capitaine Thomas Sankara avait presque réalisé ce miracle avec 7 millions de personnes à nourrir. Pourquoi pas aujourd’hui? C’est vrai que le contexte et les moments sont différents, mais les avancées technologiques et techniques permettent de nos jours de faire de meilleurs rendements agricoles dans toutes les cultures. L’échéance de trois (03) ans pour atteindre cet objectif est un challenge tenable.

Pour cela il faut réussir certaines dispositions :

  • La maitrise de l’eau pour intensifier les productions agricoles en adoptant les cultures de contre-saison. Revaloriser les plaines agricoles autour de certains barrages.
  • Intensifier la production des tubercules (ignames, manioc, patate, pomme de terre, etc.) pour varier le disponible alimentaire.
  • Une semence de qualité portée sur le haut rendement. En partant du postulat qu’une bonne campagne agricole se repose à 40% sur la semence.
  • Réorganisation de la filière riz pour miser sur la qualité. La 4ème céréale du Burkina affiche un bon potentiel. Il est important de mieux organiser la filière en tenant compte des besoins et de l’exigence du marché national. Comme on le dit le marché doit impulser la production.
  • Les facteurs intrants agricoles constituent aussi un paramètre important à maitriser pour soutenir efficacement la production.
  • La mécanisation agricole est un impératif de nos jours pour augmenter les surfaces cultivables et lutter contre la pénibilité du travail.
  • La formation continue des acteurs agricoles est un aspect important pour pérenniser les bonnes pratiques agricoles.

Pour me résumer, l’autosuffisance alimentaire ne porte pas seulement sur les céréales. Elle prend en compte les ressources animales et halieutiques. Oui le Burkina Faso est sur la bonne voie pour l’autosuffisance alimentaire. Ce défi est d’abord porté par le Chef de l’état, pour qui l’autosuffisance alimentaire est la seconde lutte après la reconquête du territoire. Une conviction que je partage amplement.

 

 

Cheriff Coulibaly

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