Côte d’Ivoire : La filière de l’ananas en difficulté
Au pays de l’hospitalité, la Côte d’Ivoire, la filière de l’ananas traverse des moments difficiles. En 2023, selon la FAO, l’exportation de l’ananas s’est levée à près de 23 000 tonnes. Cependant, cela représente une baisse de 27% par rapport à l’année passée. La Côte d’Ivoire est bien connue pour son côté export ; l’exportation est le principal débouché. La preuve en est que 70% de la production locale est destinée à l’exportation. Que retenir des difficultés ?
Plusieurs facteurs seraient à l’origine de la baisse de production de la filière ananas. Selon la FAO, la baisse de la pluviométrie a impacté sur les zones de production. L’organisme en charge de la prévision météorologique a constaté une baisse de 7% de la pluviométrie par rapport à la moyenne des 30 dernières années.
La baisse de la production peut se justifier au niveau structurel. Selon les explications de l’expert au ministère de l’agriculture, Drissa Traoré, il y’a des problèmes de financement et des difficultés d’accès à des semences certifiées. De plus, il faut ajouter le prix élevé des intrants. Par exemple, le prix du sac d’engrais a connu une hausse considérable en 2022 portant le prix unitaire à 25 000 FCFA.
S’il existe bien une évidence est que par faute de moyen, les producteurs entretiennent moins bien leur plantation. Cela joue négativement sur le rendement de la production. L’autre facteur majeur est la baisse des superficies cultivés.
Les espaces cultivés par les producteurs sont de plus en plus petits ; cela est dû au fait qu’ils ont des difficultés pour acquérir des terres. Qu’est-ce qui explique cela ? La raison est que le prix des terres a augmenté. Bien avant l’année 2022, les producteurs déboursaient 70 000 FCF/ha. Mais en 2022, le prix est passé à 200 000 FCF/ha. La précision est que c’est loué pour un cycle de 12 mois.
Visiblement, ces difficultés ne peuvent pas être sans conséquences, notamment la baisse du chiffre d’affaires. Les premières autorités du pays sont interpelées à poser le problème sur la table, afin de trouver des solutions car l’agriculture est en train de prendre un coup.