Burkina Faso : Tout savoir sur le charbon fin
Il y a six ans de cela, au pays des hommes intègres, que l’expression charbon fin est sur toutes les lèvres. En décembre 2018, la Brigade anti-fraude de l’or a mis la main sur 30 conteneurs de charbon fin de la société minière IAMGold Essakane en partance pour le Canada. Estimé à 440 tonnes de sacs de charbon fin, ils ont été saisis et dès lors, on ne parle que de dossier charbon fin. Afin d’apporter la lumière sur cette affaire, le gouvernement burkinabé a ouvert un procès le 07 août 2019 à Ouagadougou. Cependant, c’est quoi le charbon fin ? Quelle est son importance pour un pays ? Quels sont les accusés dans cette affaire troublante ? Quel a été l’issu du procès ?
Tout a commencé en décembre 2018, lorsque la brigade anti-fraude de l’or a saisi 30 conteneurs de la société minière IAMGold Essakane contenant 640 sacs de charbon fin pour la destination du Canada. Estimant le poids trop important, le gouvernement a ouvert le 07 août 2019 un procès pour voir clair dans cette situation. L’ouverture du procès a incriminé la société minière IAMGold Essakane SA, quelques membres de son personnel et l’entreprise Bolloré Transports et Logistics SA. Pour en savoir plus de cette affaire, que faut-il savoir du charbon fin ?
Le charbon fin est un matériau qui s’obtient grâce à l’usage du charbon utilisé dans les différents procédés de cyanuration de l’or. En d’autres termes, c’est des résidus de charbon utilisé dans le processus de combustion de l’or. Il est composé d’éléments granulés et non d’éléments solides. Ces résidus miniers étaient exportés pour être traités. Lors du traitement des résidus, il est fort probable de trouver de l’or. Les résidus d’or que contient le charbon fin ne sont pas à négliger. En effet, ils peuvent représenter près de 2% du chiffre d’affaires.
Afin d’apporter leur expertise si oui ou non, le charbon fin contient des lingots d’or, le chimiste Moussa Gomina et le métallurgiste Joël Ilboudo ont prêté serment le 22 juillet 2020. Leur expertise a porté sur plus de 2000 échantillons. Dans cette affaire de dossier fin, plusieurs chefs d’accusations ont été mises sur la table, notamment blanchiment de capitaux, faux en écriture privée de commerce, usage de faux en écriture privée de commerce, fraude en matière de commercialisation de l’or et d’autres matières précieuses. Plus de 200 milliards de francs CFA sont estimés comme intérêt de l’Etat dans cette situation. Il y a eu la tenue de plusieurs audiences ainsi que de reports. Lors des audiences pour le procès, les accusés ont plaidé non coupable. Cependant le dénouement de la situation en dit le contraire. Le 25 janvier 2024 était la date de la fin du procès. On retient que le gouvernement burkinabè a transigé avec la société minière Essakane pendant que le procès était toujours en cours. Lors de cet accord, Essakane a reconnu les chefs d’accusation et a proposé de transiger avec le gouvernement en payant la somme de 9 milliards de francs CFA en plus du charbon fin.
Si certains sont contents du dénouement de cette situation, d’autres à l’instar du représentant de la partie civile (REN-LAC), sont déçus vis-à-vis de cette situation.
Fabrice Sandwidi