Sénégal : La SAR face aux défis de l’aval pétrolier
La Société Africaine de Raffinage (Sar) a aujourd’hui de nouveaux défis à relever dans un contexte particulier ou l’exploitation du pétrole est imminente. De l’augmentation de ses capacités, à la mise à disposition de carburants plus propres, en passant par l’adaptation de sa technologie, les chantiers ne manquent pas.
Il y a des défis importants à relever dans l’aval pétrolier du Sénégal. Il faut une politique économique et sociale capable de procurer le bien-être aux populations et de la productivité aux entreprises.
« Un de ces défis c’est la pérennisation de ses missions régaliennes, à savoir la sécurisation et l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. C’est d’abord le défi de la sécurisation de la couverture que nous devons relever », a déclaré Mme Marième Ndoye Decraene, Directrice générale de la Sar.
L’autre défi est lié à la souveraineté. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont prouvé cette nécessité d’être autonome. « On a dû faire face à plusieurs contingences mais qui n’ont pas été trop ressenties au Sénégal parce que pour ce qui concerne la Sar et les autres acteurs, par rapport à ces défis-là, nous avons eu à faire face et assurer une couverture propre », se félicite-t-elle.
Elle estime que l’exploitation du pétrole va contribuer à assurer la souveraineté énergétique. Mme Decraene considère, en même temps, que la transition énergétique est un défi majeur et qu’il faudra que l’Afrique la réussisse.
La Sar est-elle prête… ?
Présentement, la Société Africaine de Raffinage assure à 80% la couverture du pays en produits pétroliers à travers l’activité de raffinage mais également à travers les importations. Elle importe du brut du Nigeria qu’elle raffine, à Dakar.
« Il faut dire que nous sommes dans une bonne dynamique pour relever ces trois défis avec un grand projet que nous avons clôturé en 2022. Il a porté sur l’augmentation de nos capacités et l’adaptation de nos unités au traitement du pétrole brut sénégalais », rappelle Mme Decraene.
Selon la Directrice générale de la Sar, ce projet à permis d’augmenter la capacité des unités. De 1,2 millions de tonnes de production par an, la Sar est passée à 1.5 millions de tonnes de production par an, après l’extension. « Et nous assurons aujourd’hui, avec notre activité industrielle, 55% du marché que nous complétons pour être à 80%, avec les importations », explique Mme Marième Ndoye Decraene.
Elle assure que l’adaptation des unités aux défis du traitement du pétrole brut sénégalais va pouvoir être une réalité à 75%. La dynamique va se poursuivre avec des projets de développement pour arriver à 100%, sans avoir besoin d’importer des produits. Pour y arriver il faudra adapter la technologie pour pouvoir utiliser pétrole brut sénégalais à 100%.
Le brut sénégalais est très soufré et il faut investir pour pouvoir l’utiliser à 100%. Il faut également mettre à la disposition des consommateurs, produits plus soucieux de l’environnement. L’ambition de la Sar, c’est de relever ce défi en disposant de carburants beaucoup plus propres, pour être en phase en 2030 et être aux normes AFRI-6.
Yanda Sow